L'histoire d'une année

Il était une fois une année qui commençait. D’abord par le jour de l’an où chacun retrouvait ses proches et ses amis pour célébrer ensemble ce moment de renaissance, cette nouvelle éclosion. Beaucoup prenaient de bonnes résolutions et on dit même que longtemps après certains parvenaient encore à les tenir.

Pourtant, rapidement cette naissance fut oubliée dans le temps. A peine un mois après, la vie avait repris son cours. Les habitudes étaient restées les mêmes et chacun se retrouvait de nouveau seul chez lui. Alors l’année décida de se rappeler au cœur des gens. Elle prit la décision de créer une seconde fête. Il s’agissait d’une fête qui rassemblerait de nouveau les gens par l’amour, les réunissant deux par deux lors d’un moment de délicates attentions, de célébration, d’écoute et d’amour. Ainsi venait de naître la Saint Valentin.

Les effets furent immédiats et les gens heureux. Mais il se passa quelque chose que l’année n’avait pas prévu : les gens se rendirent compte qu’en se redécouvrant, ils en oubliaient le temps. Les heures passaient mais les discussions continuaient. Les montres et portables n’étaient plus regardés et quelque chose de plus fort recommençait à se construire. Plus qu’une discussion, une conversation entre deux âmes s’exprimant véritablement prenait forme. La soirée continuait et le temps, d’habitude si présent, se mettait pour une fois en sourdine. La nuit venait de tomber et malgré cela les amoureux continuaient à veiller, se baladant au cœur des villes. Le temps était oublié et l’écoute véritable : l’année venait de créer le 1er état d’hypnose.

Fascinée par ses effets qu’elle trouva si beaux, l’année décida jusqu’à la fin de sa vie de continuer à créer de nouveaux états d’hypnose. Ainsi un mois après elle fut à l’origine d’un mardi particulier qu’elle appela « mardi gras ». Sans même s’en rendre compte, les gens modifiaient leurs états de conscience et étaient heureux.

Alors naquit pacques, puis une journée où les gens cueillirent du muguet et une autre encore où ils firent de grands feux célébrant la Saint Jean. En vint même une ou ils se retrouvèrent pour célébrer la « fête nationale ».

Tous étaient heureux. Chacun de ces moments leur offrait une connexion à leurs sensations, à leurs émotions et les rendaient vivants. Mais l’année vieillissait. Alors, pour préparer sa fin prochaine, elle décida d’offrir à ses habitants la possibilité d’une fête où ceux qui s’en étaient allés seraient honorés. On l’appela « la Toussaint ». Cet avant dernier présent permis à ses habitants de comprendre que même après la fin d’une vie, l’amour restait et l’on se souvenait des merveilleux moments offerts par les personnes aimées. Longtemps après, cet état d’hypnose fut baptisé « régression » et utilisé à maintes fois pour aider les personnes à se rappeler, à se retrouver.

Sentant sa fin arriver, l’année offrit une toute dernière fête qui serait si belle qu’on la célèbrerait toute la nuit. Partout dans le monde exploseraient des feux d’artifice et tous repenseraient aux moments forts qu’ils avaient vécu durant cette année. Alors, c’est dans une dernière explosion de joie que cette année si généreuse s’en alla et s’éleva, rejoignant les étoiles lors d’un ultime décompte.

On dit qu’avant de s’envoler, l’année avait confié à des magiciens la tâche de rappeler aux gens ces moments de fêtes et de joie pour que jamais ils n’oublient qu’à travers des états d’hypnose la vie semblait, le temps d’un moment, plus belle et plus agréable.